Tel Proust et ses madeleines, de nombreux plats m’évoquent immédiatement mon enfance. Je ne peux pas manger de mousse au chocolat sans penser à celle que je faisais avec ma maman. C’était Ma recette d’anniversaire. Je revois le livre tout jauni de dessert que sortait ma maman. J’adorais feuilleter ce livre, son graphisme, les histoires qu’ils racontaient aux travers de ses dessins pour illustrer les grands classiques des desserts. Sur toutes mes photos d’anniversaire, je souffle mes bougies sur une charlotte à la mousse au chocolat !
Je me souviens de la bonne odeur de brioche quand on rentrait de l’école. Le meilleur des goûters, celui préparé par sa maman. Finalement, en toute objectivité, je ne sais pas si j’adorai vraiment sa brioche ou si c’était de savoir qu’elle l’avait préparé pour nous. Une délicate preuve d’amour.
Quand je repense à des membres de ma famille disparus, je repense à leurs petits plats. Enfant, je passais une partie de mes vacances chez mes grands-parents paternels. Je revois ma grand-mère préparer sa galette au beurre. A l’époque, ce qui me paraissait inconcevable, c’était surtout qu’elle puisse le faire sans recette, ça la faisait rire. Plus tard, pour nous faire plaisir, elle s’est mise à nous préparer des pizzas maison. Chez elle, tout avait un goût différent, le goût de l’authenticité brute. Agriculteurs retraités, le lait venait de la ferme (ça, par contre, ça m’a dégoûté du lait entier à tout jamais, juste de penser à la pellicule de crème, mon cœur se lève), les légumes du potager, les plats mijotés pendant des heures…
Ado, je passais régulièrement l’après-midi chez ma grand-mère maternelle. Elle m’a fait découvrir les toasts au fromage de chèvre et les hot-dog !
Les meilleurs bûches de Noël, celle de ma tante… à la mousse au chocolat … forcément !!
J’en passe et des meilleurs.
Evidemment, vous trouverez sans doute que les meilleurs plats proviennent également de votre maman ou d’un de vos proches. Et je ne vous contredirais pas car pour moi le goût est fortement lié aux émotions, à l’amour qui est partagé à ce moment-là et que rien ne peut l’égaler. On recherche souvent, en vain parfois, à retrouver cette saveur, ce goût alors que c’est ce moment que nous partagions qui le rendait unique.
Tous ces moments m’ont fait apprécier le fait de cuisiner, pour moi, pour les autres et avec les autres. Bref, j’aime quand la magie se met en route…
Vous avez vous aussi des petites madeleines de Proust concernant des plats ?
Bonus : la recette des madeleines (base salée) :
100g de farine blanche – 2 oeufs – 3 cuil. à café de levure chimique – 1 cuil. à soupe d’huile d’olive – 20g de beurre fondu – 4 cuil. à soupe de lait – sel et poivre.
A la base, on ajoute ce qu’on veut. Hier soir, c’était crevettes coupées en petits morceaux et mélange d’épices. Tout est envisageable.
On mélange tout au fouet et on laisse reposer 30 min au réfrigérateur. C’est le choc thermique entre la pâte froide et le four chaud qui crée la petite bosse sur le dessus de la madeleine, génial non !
On beurre son moule (sauf s’il est en silicone). On ne remplit pas à ras-bord les moules et on enfourne dans un four chaud (T. 7-8) pendant 3-4 min puis on baisse le feu (T6) et on laisse cuire 5-6 min en surveillant la cuisson.
Enjoy !
Étiquettes : enfance, madeleine, recette